Un groupe d’agriculteurs et d’autres professionnels victimes des pesticides manifestent au salon de l’agriculture !


Générations Futures salue l’action d’un groupe d’agriculteurs et d’autres professionnels victimes des pesticides membres de Phyto-victimes sur le stand de l’UIPP (1) au Salon de l’Agriculture ce 27 février 2012.
Un système agricole malade de sa chimie. Depuis une soixantaine d’années, l’agriculture française a été progressivement rendue totalement dépendante de l’utilisation massive de la chimie (engrais, pesticides). Des pesticides de synthèse dangereux ont été employés par dizaines de milliers de tonnes chaque année pendant cette période. Cette utilisation massive des pesticides comporte malheureusement une face cachée, que ses promoteurs voudraient cacher. Cette face cachée comporte bien sûr les pollutions environnementales dont celle des eaux connue depuis maintenant près de 30 ans. La contamination généralisée des aliments par les pesticides a été rendue visible par Générations Futures depuis plus de 10 ans. Mais ce que les tenants de l’agroproductivisme veulent absolument voir rester dans l’ombre, c’est le coût sanitaire exhorbitant de l’emploi massif de pesticides de synthèse dans l’agriculture française. Et ce sont les agriculteurs eux-mêmes qui payent le plus lourd tribut à cette catastrophe sanitaire cachée, ce que Générations Futures s’emploie à dénoncer depuis plusieurs années (2).
Une action symbolique. Aujourd’hui, des agriculteurs, des veuves et d’autres utilisateurs professionnels victimes de l’utilisation des pesticides osent se montrer en plein jour et accuser un système qui les a rendus malades. Il s’agit d’une avancée considérable. Générations Futures rend hommage à leur grand courage et pense aux souffrances qui les touchent, eux et leurs familles. Du courage il en faut en effet pour oser témoigner alors que l’ensemble du système agro-industriel fait régner l’omerta sur ce sujet depuis un demi-siècle !

Générations Futures accuse les responsables de ces tragédies.
– Les firmes de l’agrochimie d’abord qui nient la dangerosité des leurs produits en minimisant les risques et en faisant porter la responsabilité d’éventuels accidents aux utilisateurs eux-mêmes (3).
– L’Etat ensuite, qui n’a pas su mettre en place un système d’évaluation des pesticides qui ne repose pas que sur des données fournies par les firmes elles-mêmes. L’Etat qui n’a pas non plus su voir assez tôt que le ‘système pesticides’ en agriculture devait céder la place à des systèmes agronomiques moins dépendants des pesticides. Aujourd’hui encore N. Sarkozy n’arrive ainsi pas à admettre que l’on doit réduire l’utilisation des pesticides et non pas seulement trouver de nouvelles molécules ! (4)
– Le syndicat FNSEA enfin, porte sa part de responsabilité, puisque, aveuglé par le miroir aux alouettes de la course au rendement et à l’intensification, il a foncé et fonce encore aujourd’hui tête baissée dans le modèle agricole promu par l’agro-industrie, fortement dépendant de l’emploi de pesticides dangereux. Par ailleurs la FNSEA freine scandaleusement la création de nouveaux tableaux qui pourraient améliorer la reconnaissance des maladies professionnelles liées aux pesticides ! (5)

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